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Parmi les trucs semi-avouables* pour lesquels le concept du blog a été inventé, je vais vous donner mon secret contre le mal du pays (en fait je ne sais pas bien ce que c’est le mal du pays, mais j’imagine que c’est grâce a cette astuce précisément).

Je regarde beaucoup de films français. Si possible parisiens et plutôt légers. Des histoires de couples, de copains, d’enfants, de famille… Des scenarios souvent stupides, quand ils ne sont pas en plus totalement nunuches. Quand j’habitais à Paris, je me demandais pourquoi ces films étaient produits, pourquoi autant surtout. La réponse est simple: c’est pour moi.

Ces films me montrent ce que je manque: les débats sur la crise ou sur le « vivre-ensemble », les rues de Paris qui sont lilliputiennes, les filles qui s’habillent bien, … C’est très rassurant. Bien plus que le fromage. Ailleurs dans le monde, le film français est un film sur la vraie vie, donc avec un fort potentiel de normalité, et donc ennuyeux. Par exemple dans ce chef d’œuvre légendaire du cinéma, Love et Autres Désastres :

 

–       Babies, what’s wrong?

–       Nothing.

–       You wrote a screenplay and they made a movie out of it.

–       I know and I should be grateful. Look, I’m very lucky it’s just… I don’t know. I just wanted to tell the truth and somewhere along the lines it got mixed up with a bunch of lies.

–       Nobody goes to the movie for the truth, except possibly the French The truth is way too complicated & unsatisfying and hard to believe !

 

Dans l’absolu, je regarde énormément de films mais je ne suis pas trop cinéphile, je consomme les films comme des magazines. Donc ça ne me dérange pas de voir des films un peu nuls genre Paris-Manhattan, voire carrément mauvais comme à peu près tout ce qui se fait avec Sophie Marceau (heureusement qu’elle est jolie comme dit ma grand-mère).

Mais parfois il y a de très bonnes surprises: Le Prénom.

 

Même s’il y a Patrick Bruel dans ce film (ça m’agace un peu de le reconnaitre mais il est bon acteur), c’est un bon film. D’autant plus intéressant que tout le monde m’avait dit que c’était nul. Force est de constater que tout le monde n’a rien compris à la vie.

En gros, c’est l’histoire de deux couples qui parlent du prénom d’un bébé à venir et de ce que signifie un prénom. Il y a aussi une histoire parallèle avec un faux-gay qui joue du trombone, marrante mais c’est encore autre chose.

Le prénom donc, est l’élément qui permet de définir les différences de philosophie de ces deux couples. Ils n’y attachent pas le même sens. Les premiers veulent se démarquer en choisissant un prénom vraiment peu usité, et soulignent donc l’importance de l’originalité dans la représentation sociale. Ils ont intellectualisé les choix d’état civil, et valorisent leur singularité ainsi. Les seconds donnent moins de signification au choix du prénom. La représentation sociale a selon eux des fondements plus matériels.

Tout ça est très bourgeois. Mais les questions que les personnages posent sont tout à fait intéressantes: un enfant est-il aussi comme le parti pour lequel je vote ou le style de fringues que je porte, une expression de mon individualité? Pourquoi accordons nous une telle valeur au non-conformisme? Pourquoi veut-on tellement être spécial qu’il faudrait l’être jusqu’au prénom? En même temps, est-ce qu’un prénom ce n’est pas une énorme partie de ce qu’on est? Moi qui me suis faite appelée Tatiana pendant 4 ans, je suis mal placée pour dire l’inverse.

C’est un texte de théâtre et les dialogues sont excellents. Regardez-le.

 

* l’autre jour je vois qu’un de les contacts Facebook a liké Kool & the Gang, je frétille tel un poisson hors de l’eau tellement j’adore ce groupe… Et là -sur ce fond de polémique stupide sur Facebook et son usage de données privées- je me dis: quel est le statement impliqué par ce like? A-t-elle envie que son personnage public soit associé à ce groupe? Est-ce que je pourrais parler de Take It To The Top à un entretien d’embauche?

Bourgeois

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