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Instagram turkey

Pour ceux que ça perturbe, la raclette française était géniale. Mais je dirai quand même que je suis suisse la prochaine fois qu’on me demande.

Aujourd’hui double jour de fête: c’est thanksgiving ET EN PLUS on a eu notre journée: je sais, c’est complètement maboul.

J’ai déjeuné avec des Américains en plein syndrome « Rémi Sans Famille« . Il y avait une dinde de la taille d’un 36 tonnes et des tas de purées multicolores. Et du mac’n’cheese, à savoir le meilleur de la gastronomie américaine. Je voulais prendre une photo mais comme je ne voulais pas faire ressembler la scène encore plus à ça…:

 

On célèbre donc ces sympathiques peaux-rouges qui ont permis aux pèlerins crados de se sustenter. Rendant possible une aliénation plus ou moins dramatique.

La tradition veut que l’assemblée se réunisse en cercle et dise ce pour quoi elle est « thankful » cette année. Évidemment comme c’était bourré d’intellos, un paquet d’entre eux ont remercié -quelqu’un, on ne sait pas trop qui?- pour le cessez-le-feu à Gaza hier. Un sosie de James Franco que je connais bien mais je crois qu’on n’est jamais devenu ami car je trouve que ressembler à James Franco -même s’il n’y est PEUT-ÊTRE pour rien- c’est débile; a été le premier à le dire. On sentait que les autres essayaient de reformuler la même chose et rageaient qu’on leur ait piqué leur idée si PC.

Une américano-israélienne a du vouloir partager ce moment de gêne nationale en remerciant-là encore, on ne sait pas trop qui- pour le déplacement de la récession des Etats-Unis à l’Europe. J’étais la seule Européenne J’ai trouvé ça bien plus stupide qu’offensant mais enfin…

Le reste de l’audience a fait des déclarations plus consensuelles (oui: c’est carrément le mot de la semaine). J’ai envisagé de faire semblant de prendre un appel urgent quand mon tour viendrait mais j’ai préféré dire une blague, et délibérément faire mon accent le plus français possible car je sais que ça bat 1- les ressemblances avec James Franco, 2- le militantisme, 3- l’intérêt pour l’économie mondiale,  sur le tableau de scores des intellos New-Yorkais.

J’ai eu raison puisque James Franco m’a plus tard entretenue longuement de Simone de Beauvoir. Mauvaise pioche puisque je n’aime pas du tout. Il m’a même dit « ça doit être génial d’être français et de pouvoir se dire qu’on vient du même pays que cette figure majeure du patrimoine de l’humanité« . J’ai failli éclater de rire m’a j’ai préféré m’étouffer avec la dinde.

Les arbres d’Harlem sont oranges.  C’est très beau. Mais comme vous avez tous vus un automne à New York, pas la peine que je vous fasse un dessin.

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Quand est à l’école on se dit tout le temps:

« Non mais en vrai ce n’est pas comme ça« .

En pire ou en mieux, les directeurs ont beau faire tout ce qu’ils peuvent pour vous faire « jouer à la rédaction« , vous vous dites toujours que c’est une réalité parallèle. C’est vrai qu’il y a souvent un petit coté « on dirait qu’il y aurait un incendie à couvrir et que moi je serais ton chef de rubrique et Tartempion, on dirait qu’il serait secrétaire de rédaction » -pas de chance pour Tartempion. Mon très très cher ami BH, capitaine corsaire de son état, n’arrivait pas entrer dedans et je comprends. Mais souvent la réalité parallèle est un concept qui arrange bien.

Exemples :

« ah non mais j’avais trop besoin d’updater le papier avec ce qui s’était passé ces 3 dernières heures! Ok j’ai raté la deadline, mais dans une redac ils m’auraient donné plus de temps à cause de l’actu. Ça se repousse un bouclage! »

Ou:

« ah non mais complètement débile de me faire faire un papier sur la nouvelle formule de vélib, c’est un truc que personne ne couvre ce genre de news ».

Aujourd’hui je veux donc parler d’un aspect de la Réalite Vraie Véritable Authentique que j’étais bien loin d’imaginer sur les bancs du Celsa. La réalité économique, pas la galère des pigistes, ça tout le monde connaît, mais la réalité d’une boite de prod. Il y a 3 ans je pensais que les médias faisaient mal leur boulot pour deux raisons. Soit parce qu’ils avaient perdu l’estime que tu dois avoir pour ton audience si tu veux être une Bonne Personne, soit pour des raisons de délais de production.

Et bien -breaking news- ça peut aussi être pour des raisons totalement absurdes!

Ce matin je me lève (beaucoup trop) tôt pour aller interviewer une auteur de BD française en visite dans une école primaire d’Harlem. Acte héroïque s’il en est puisque j’étais face à 40 enfants hurlant à la mort dans une classe surchauffée -c’est toujours là qu’ils décident de leur donner à manger, comme ça ils se transforment en monstres sauvages en plein sugar rush-, une instit pincée (« on a eu les autorisations pour que vous filmiez les enfants si ça ne les dévalorisent pas« , WTF?*) à gérer et la communicante de la structure publique qui finançait tout ça et qui me regardait avec une tête bien sympathique qui disait « tu veux être mon amie? ».

Bref après cette séquence on s’installe hyper cosy pour une interview en bonne et due forme. Là, coup de théâtre, l’auteur de BD qui écrit des histoires tellement lol n’a pas du tout le charisme attendu. Elle n’aime pas l’exercice et elle est en plein jetlag. Elle se tortille sur la chaise. C’est la situation la plus awkward de toute ma vie.

Du coup même si cette auteur est très sympa et très talentueuse pas moyen de la faire accoucher d’un bon sonore. Un coup elle butte sur le nom d’un type et se tait immédiatement, un coup elle cherche le nom d’un autre type et ça prend 5 minutes de cassette, ou tout simplement elle n’est pas claire, pas précise. En même temps l’exercice est compliqué: tu te retrouves à 9h30 sous les feux d’une minette dans un pays étranger, la tête pleine de hurlements d’enfants, et on te pose plein de questions… Je ne vais dire que c’était seulement de sa faute.

Au final c’était passablement mauvais, je ne dois pas être assez rodée à ce genre de personnage et elle n’est juste pas bonne cliente: ça arrive.

Il y a de bonnes séquences et quelques trucs intéressants mais ça sera très très pauvre pour la télévision.

Ça tombe bien il y a un autre auteur de BD qui va dans une autre école demain. C’est super puisqu’on a le droit d’y aller aussi alors que normalement pour filmer dans une école il faut se prostituer.  On pourrait donc y aller et croiser les réponses. « Génial! » s’exclame notre amie reporter.

Mais non. On y va pas parce qu’il faudrait facturer un autre tournage.

Donc va devoir rester au bureau au lieu de sauver cette histoire. Bureau où on a rien d’urgent à faire. Genre vraiment rien à foutre. Aucune obligation, aucun truc super méga nécessaire, rien. On préfère livrer un mauvais produit alors qu’on peut faire mieux. Cette bédéiste va avoir l’air un peu cruche, il n’y aura aucun moyen de valoriser ses propos. En gros ce sujet ne va servir à rien. Et c’est juste pour le principe de ne pas tourner sans être payé. J’imagine que tout ça repose sur l’idée, très saine, qu’il faut valoriser le travail. Ce qui me fait bien rigoler quand je pense à combien je gagne et mon volume horaire de travail dans cette boite.

Il y a de quoi vouloir lancer une insurrection. Je me demande vraiment pourquoi j’en ai parlé à la Kommandantür, j’aurais mieux fait de juste y aller.

 

* c’est pour une émission culturelle, c’est pas pour les Nuls. Et quand bien même, si les enfants sont moches et disent des conneries je n’y peux rien et il n’y a aucune raison de les garder au montage. C’est l’argument le plus incongru que j’ai jamais entendu de la part de personnes non publiques.

Prod

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Madonna Bowl

Hier soir on peut dire que j’avais rendez vous avec New York puisque c’était le Super Bowl.

Évidemment on te dit Super Bowl, tu te dis:
– C’est du foot !
Janet Jackson !
– A quoi servent les hyperboles? A faire des hyper soupes.

Ceci étant dit, je me suis rendue à Harlem (1000 heures de trajet environ), avec des chips, pour regarder LE GAME. (wouhou! ouch ouch!)

Dans une garçonnière vous mettez une quinzaine de personnes totalement sur-excitées, 2 télés, un chien obèse mais sympathique: et vous avez une idée du décor. Ajoutez les chicken wings marinant dans leur bon gras.

Cliquez sur l’homme du Queen qui enlace ce pauvre chien.

CRouveyrolles

J’ai lu le guide de Mime sur French Morning et j’ai pu suivre le jeu, même s’il y a en effet énormément de pubs – environ toutes les 3 secondes – tellement qu’on se demande comment font les joueurs pour ne pas perdre leur souffle.

Après il y a le Halftime show. Bon, je voulais vraiment voir un teton de Madonna mais Cee Lo en toge à sequins c’était au delà de mes espérances.

En plus, j’ai tout de suite reconnu Nicki Minaj ce qui m’a fait prendre conscience qu’autant d’heures passées à lire Technikart des magazines underground et des lolcats vidéos arty sur YouTube payait enfin, je peux faire usage de cette sous culture du néant: savoir qui est Nicki Minaj.


Après la tension des dernières minutes, tout le monde était content. Notre hôte a dit cette phrase à graver en lettres d’or au dessus de vos lits: « I’m so happy, I don’t even know what to do with all this happiness ». New York même quand tu ne veux pas l’aimer, ou que tu veux simplement garder tes distances, finit toujours par gagner avec superbe.

Moins primitif (et moins peinture de guerre) que 1998, mais plus chaud qu’un soir d’élection.

Voilà ce que se disent 2 françaises pendant le super Bowl.

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Et voilà ce que font les perdants du super Bowl.

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J’ai passé une super soirée pour le nouvel an. C’était ringard à souhait. Tout ce que j’aime.

Je suis arrivée avec mon Moustachu et mon coloc à une soirée d’Asiatiques qui sont tombés à Williambsburg sans que je puisse m’expliquer comment.

Je les ai rencontrés dans un bar relativement branché. Eux, ils sont tout sauf branché. Le leader ressemble à Amanda Lear. En chinois. Très très très propret. Maniéré et visiblement très perturbé puisqu’il a une légère tendance à parler de défenestration féminine emporté par l’ivresse.

Cette faune bizarre de ces jeunes gens à peine dégrossis de l’adolescence, mais plein de promesses… On ne peut pas rêver mieux pour commencer une nouvelle année. On se recadre.

Depuis leur balcon on pouvait voir une fête de trentenaires, des vrais stéréotypes de Williamsburg. Autour du jacuzzi, à cinq, ils s’excitaient autour d’un pétard.

Plus tard, nous avons rejoint un compère qui marinait avec la version jeunes des cinq jaccuzistes. C’était très hipster hitler.

J’ai longtemps parlé avec un texan qui était photojournaliste pour l’armée à Baltimore. Pour des raisons qui m’échappent beaucoup de gens travaillait dans l’armée et n’était pas de New York dans cette soirée. C’était simple de les identifier. Pas de look d’hipster hitler.

Enfin.

Recadrons nous, donc.

CRouveyrolles

Harlem

 

CRouveyrolles -

Battery Park

Saint Sylvestre

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La maréchaussée

Qu’est ce que je vois en marchant jusqu’à chez Barbie ce matin à Harlem…?

« Dors tranquille New York, tes enfants sont bien gardés. »

CRouveyrolles

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