Archives de Tag: couple

Hier soir j’ai diné chez des gens qui habitent près de l’ONU. C’est un peu le profil Ricoré.

Les femmes ont souvent l’air de sosies de Charlotte Rampling -l’actrice dont on ne sait jamais si elle incarne la classe ultime ou si elle est juste ringarde. Vous me direz que depuis que Baptiste Giabiconi est featuré dans les épisodes de Pardon My French on ne sait plus où on est en sur le baromètre de la classe.

Les hommes malgré une coupe de cheveu parfois approximative sont impeccables de masculinité chaude et avenante.

Les lumières, et les tomates farcies étaient aussi impeccables.

Autour de la table, une majorité de couple. Tous avaient l’air sortis d’un traité de bonne entente dans le mariage. Ils se regardaient, ils regardaient les autres, ils valorisaient leur partenaire en l’enveloppant d’un regard fier, … C’était plein de tendresse et j’ai d’abord pensé que ça avait du être un boulot dingue pour arriver ça, et que ce pays avec ces rayons entiers de self-help etc devait bien avoir inventé quelque chose qui fonctionne; puis j’ai réalisé que c’était seulement plusieurs cas de Love parfait réunis dans une pièce.

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Autre détail louche: tout le monde était super contents. Content le mec qui travaille 90 heures par semaine et qui a solennellement éteint son portable avant de s’asseoir même si je le soupçonne de l’avoir juste mis sur vibreur…

Contente la femme comédienne/actrice/chanteuse/prof de yoga qui ne parlait presque pas un mot d’anglais et à qui son mari devait tout traduire.

Content le type qui après avoir ramé pour travailler dans le cinéma a suivi sa femme ici ou il est père au foyer depuis trois ans et deux bambins supplémentaires.

Ils étaient contents de parler de New York ou d’autres villes cosmopolites, sereins, comme s’ils avaient atteint ce moment de plénitude totale où l’on peut être passions sans drame et avoir les pieds sur terre sans cynisme.

Même si j’adore parler de la Corée du Nord, j’ai du partir à peine le dessert desservi. Je peux être convaincue assez vite et j’avais très très peur qu’ils m’embrigadent dans leur secte.

Juvamine

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Bandaid

Mon ami à moustache est parti. Le journalisme, à coup sûr, va pouvoir renaitre, ayant désormais toute mon attention. Ce qu’il y a de bien c’est que je récupère deux oreillers. Un princess empowerment  important.

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Comme c’est mon blog je peux raconter ce que je veux.

Je prends cette précaution oratoire car je doute que ce que je vais vous raconter ait le moindre intérêt.

La question à laquelle je m’intéressais aujourd’hui est la suivante: qu’est ce qui fait un couple?

Je ne veux pas y répondre par intérêt pour la docteurlovologie, mais bien parce que c’est au nom de ce couple que je quitte New York, et une potentielle proposition de poste à salaire potentiellement mirobolant (whoop whoop !). Or c’est bien de travail que ce blog parle, de cette Very Last Straw qui faisant céder le dos du chameau me permettra d’être une journaliste accomplie (whoop whopp !). La goutte d’eau qui fait déborder le vase du doute. Comme je suis nulle en métaphore je vais m’arrêter la.

Mais si ces sacrifices sont fait sur l’autel du couple… Encore faudrait il avoir une idée de ce dont on parle.

A partir de quand on sait qu’on peut se catégoriser comme couple? A partir de quand doit on prendre ça en compte pour divers choix plus ou moins cruciaux? A partir de quand cesse t on d’être un esprit libre et indépendant, n’engageant que son libre arbitre kantien dans des décisions strictement personnelles et desquelles vous n’avez à vous justifier devant personne?

En fait je n’ai pas vraiment d’éléments de réponse, mais j’y pensais alors que rendus bredouilles devant le Met puisqu’il est fermé ce lundi avec le moustachu, puis errant dans un Upper East Side très ennuyeux, je réalisais que l’être humain a une capacité d’abnégation et une propension au compromis assez dramatiques. J’aurais été seule devant ce musée fermé, j’aurais été folle de rage. Vraiment, je m’en serais voulue de ne pas avoir mieux vérifié les horaires. Trois-quarts d’heure après j’en aurai ri, mais sur le moment j’aurais été verte. Mais là, accompagnée, ça ne posait presqu’aucun problème.

Pour faire un couple, il faut donc de la compagnie.

Mais une compagnie qui peut même être discrète.

De l’Upper East Side je sais qu’à part de très bons restaurants (français), des boulangeries (françaises) et le Lycée Français il n’y a pas grand chose d’intéressant. J’y ai passé beaucoup de temps cet été: j’en ai fait le tour. Mais curieusement ce n’était pas un problème non plus. Après avoir trainé dans un Barnes & Noble (FNAC locale), lire des magazines chacun de son coté dans un salon de thé spécialement conçu pour les veilles dames et les Français du quartier: comme une évidence, c’était particulièrement bien. Seule je n’aurais appréciée  ce moment que si je savais que c’était la seule chose que je puisse faire (grosse fatigue, jambe cassée, ouragan…)

Alors donc pour faire un couple il faut de la compagnie, et aller un peu contre sa nature. C’est ma conclusion.

Je signale aussi que cette expérience m’a permise de mieux comprendre le sourire benêt de notre ami Don Juan qui cet hiver me disait avec une tête de ravi de la crèche: « l’autre soir on a fait un gâteau avec N. »

Tandem

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Malgré son âge avancé mon ami moustachu a du mal à se remettre d’une partie de dés endiablée hier. On a gagné 23 dollars. La fortune. Hier après-midi, dans une librairie super, on regardait des livres de design.

Est-on devenu vieux?

Aging

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Retrouvez quelqu’un ça n’est pas seulement des scènes d’aéroports. Je ne sais si c’est propre à la distance, ou bien si, même au quotidien, on finit par perdre un peu la mesure des relations qu’on entretient avec les individus. De quoi s’agit-il ?

Je n’arrive pas à retrouver ça sur le blog donc je ne sais plus si je l’ai déjà raconté, mais en septembre un copain à moi est venu travailler une semaine à New York. On a passé un samedi matin ultimement new-yorkais sur mon canapé, gobelets en cartons dans les mains et traits d’humour franco-américain. J’avais trop l’impression d’être Garance Doré.

Bref ce mec fait de la vidéo aussi. Parfois dans ma bande parisienne j’ai l’impression d’avoir 80 ans en parlant du bureau, du « plan » quinquennal de ma vie –et c’est nul parce que je passe aussi mon temps à dire :

« Si tu as un wok et un PEL, tu as 80 ans, et tu es un bouffon. »

D’autant plus que mes amis étudient le catalan oriental à la fac, sont dans l’évènementiel bio pour deux mois avant de repartir sur un projet en Afrique du Sud, ou cumulent les stages dans des micro-boites totalement borderline tout en gérant leur compagnie de spectacle vivant, ou en bartendant toutes les nuits.

Mais, lui, le videomaker, est différent. Il a hâte d’y arriver.

On parle donc souvent des « projets » de nos « bureaux » et des « crews » ou des problèmes divers de « prod ».

Cet autre matin donc on parlait des montagnes russes de la vie de crew, justement. A un moment où tu es super concentré, tu vis en moyenne de 4 à 48h de pressage de citron avec ton chef op, et en cas de luxe extrême, ton preneur de son. Pour que le boulot soit fait, tu es OBLIGE de bien entendre avec les mecs. Quand c’est fini, tout le monde rentre chez soi et on ne se voit plus. Alors que la veille on ne pouvait pas même envisager de quitter la pièce sans leur dire.

Du coup, on voit d’autres gens. Ce n’est pas plus mal d’avoir d’autres amis. Ça évite de se retrouver à parler tout le temps « d’images carrées », « de vrais sujets », et autres « red chef vraiment derrière toi/complètement con » (les deux seules possibilités pour catégoriser un rédacteur en chef, donc mieux vaut ne pas se planter).

Et en même temps, on en revient toujours à ce dont je parlais l’autre jour: les sas de décompression.

Donc, voici ma question : est-ce une question de lieu (déracinement tout ça) ou de temporalité (balbutiement d’une pseudo-carrière tout ça)?

Toujours est-il que les interactions humaines ne sont pas normales et équilibrées en ce moment.

On considère les gens plus ou moins en 2 groupes.

– Soit comme des semblables tellement proches qu’on ne se pose même pas la question de les ennuyer ou non en leur parlant de ces points de niveaux qu’on a fait sur une piste audio pendant 20 minutes (« nan mais c’était trop la merde je couvrais un concert on était plugué sur la console mais c’était sature et comme ce red chef est un gros con j’avais pas le temps de mixer… ») -je n’imposerai même pas ce genre de conversation à ma mère.

– Soit comme des gens intéressants mais qui demandent un certain investissement.

 

Qu’ils soient des frères d’armes ou des oiseaux rares, mes interlocuteurs n’ont rien d’intime. Je parle de travail, ou du sens du monde (l’allemand), de philosophie européenne (l’artiste), de son vagin (la militante),…

 

Pas étonnant qu’il faille un peu de réajustement pour se positionner sur la carte du tendre. On a beau être « su-per-con-nectés« , 5832 kilomètres : c’est beaucoup. (la phrase à 10 000 dollars)

On n’est jamais au bout de ses surprises en retrouvant quelqu’un.

Homo homini lupus est

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Je n’ai jamais vu autant de roses rouges de toute ma vie.
Les gens qui disent que la Saint Valentin est purement commerciale ont sans doute passé un 14 février aux États-Unis. Rien de comparable avec la France.
Au bureau, alors que les filles parlent des fleurs qu’elles ont reçues, les hommes font des têtes de six pieds de long en pensant aux fleurs qu’ils n’ont pas achetées.

A Duane Reade, le stand carte postale ressemble à un Gap à 18h le premier jour des soldes.
Pourtant à partir du 2 janvier, ces cartes -toutes plus hideuses les unes que les autres, étaient déjà là, rangées dans leur petit box « grand père », « sœur », « instituteur », « mari », « chien »…
En plus, c’est un kit. Il n’y a pas seulement la carte, il y a la boite de chocolat en forme de cœur, les fleurs donc, la peluche (mais quelle drôle d’idée!!), le cinéma, le dîner, et les emplettes de la dernière collection d’horreurs de Victoria’s Secret.

Rien de très heureux. Même le kitsch de tous ses produits de Cupidon n’est pas toujours suffisant. L’idée est bonne cela dit. Mais la pratique très écoeurante. Je dis ça pour que vous ne pensiez pas que je suis aigrie. Je suis animée des meilleurs sentiments, comme d’habitude.

Mais en rentrant chez moi, j’ai croisé ce monsieur dans le métro.

Je n'ai jamais vu autant de roses rouges de toute ma vie. Les gens qui disent que la Saint Valentin est purement commerciale ont sans doute passé un 14 février aux États-Unis. Rien de comparable avec la France. Au bureau, alors que les filles parlent des fleurs qu'elles ont reçues, les hommes font des têtes de six pieds de long en pensant aux fleurs qu'ils n'ont pas achetées. A Duane Reade, le stand carte postale ressemble à un gap à 18h le premier jour des soldes. Pourtant à partir du 2 janvier, ces cartes -toutes plus hideuses les unes que les autres, étaient déjà là, rangées dans leur petit box "grand père", "sœur", "instituteur", "mari", "chien"... En plus, c'est un kit. Il n'y a pas seulement la carte, il y a la boite de chocolat en forme de cœur, les fleurs donc, la peluche (mais quelle drôle d'idée!!), le cinéma, le diner, et les emplettes de la dernière collection d'horreurs de Victoria's Secret.  Rien de très heureux. Même le kitsch de tous ses produits de Cupidon n'est pas toujours suffisants. L'idée est bonne cela dit. Mais la pratique très écoeurante. Je dis ça pour que vous ne pensiez pas que je suis aigrie. Je suis animée des meilleurs sentiments, comme d'habitude.  Mais en rentrant chez moi, j'ai croisé ce monsieur dans le métro. Il a souhaité une très bonne saint Valentin à tout le wagon. Sympa le mec.
Il a souhaité une très bonne saint Valentin à tout le wagon. Sympa le mec.

EDIT:

Je viens de me faire une réflexion. Peut-être que la Saint Valentin est un truc de gens plus âgés. Peut-être que moi aussi, un jour, je kifferais trop manger des Saint Jacques surgelées avec des Mon Chéri, réussir le pari fashion du subtil équilibre entre Carole Bouquet et Katsuni, et sniffer du Tongkat Alo toute la journée pour booster ma libido.

I Feel Love

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