Cette ville n’est pas que cool:
– Bourbon street: l’artère qu’on aurait tout aussi bien pu appeler Babylone Street. Elle est uniquement constituée de bars à thème(s), mini restaurants ne servant que de quoi éponger un trop plein de bière, et quelques clubs de strip-tease particulièrement cheap. Les gens y déambulent avec des démarches d’équilibriste, hilares. Ils portent de grand verre en plastique fluo et sirotent des Margarita en allant d’un bar à l’autre. Les hommes et les femmes sont vulgaires. En fait, tout l’est. Loin d’être inintéressant, juste un peu écœurant.
– Le French Quarter: je n’aime ni Prague, ni Vienne. Ils ne s’y passent rien qui ne soit pas lié au tourisme, lequel est entièrement tourné vers un passé assez lointain, et surtout, grossièrement relu. En marchant dans la rue, on a le constant sentiment d’être dans un décor de studio en carton pâte. Même chose dans le French Quarter. Certaines maisons -les plus hispanisantes- ont beaucoup d’allure. Le reste sent la naphtaline.
Tout le reste est assez génial. Déjà tu passes une bonne partie de ton temps à te dire que tu es en Louisiane, parce que c’est très sexy. Ensuite, tu répètes plusieurs fois que c’est la ville préférée de Quentin Tarantino. Enfin il y a tout le décorum disponible pour des jeunes gens dans le vent: immenses stations service, musiciens de rue édentés mais sosies de Morgan Freeman, Budweiser moins cher que l’eau, Mississippi et steamers qui rappellent Lucky Luke, palmiers qui déchirent le ciel rose et doré du crépuscule, tramway beau comme un camion de pompier, locaux à l’accent sudiste et cocktails de crevettes super-frits.