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Chaos

Où on (y compris l’héroïne) se demande si notre héroïne prend du crack.

Donc j’ai passé la nuit avec Filezilla qui n’est pas plus fréquentable qu’avant. Vers minuit je descends m’acheter des chips un thé et comme pendant toutes les nuits d’envois, ce quartier fourmilière à une minute de Times Square est complètement vide. Genre s’il y avait eu une épidémie dans l’air et que tout le monde était rentré dans des abris atomiques pour se protéger, et que j’étais la seule personne à ne pas être au courant parce que j’avais fermé twitter cinq minutes, et que du coup j’allais mourir vu que j’étais dans la rue et que je respirais l’air contaminé par les MayaMartiens, ce serait pareil. D’habitude pourtant c’est le genre de croisement où il faut être prêt à bondir sur le macadam dès que les voitures ont arrêté de se croire aux 24 heures du Mans. Il faut toujours avoir la rage de vivre, écouter Eye Of The Tiger à fond, et slalomer entre les gens, voire pousser les femmes et les enfants sur la route. Tous les matins je vis ce moment «livre de la jungle». Et la nuit, après avoir vomi des tas de gens, le quartier se rendort. Quelques taxis timides, et pas un chat. Même pas un clochard. Ce qui ajoute au sentiment de fin du monde qu’éprouvait notre amie reporter, fatiguée et sujette à des hallucinations.

Après deux heures de sommeil, mais ayant finalement survécu au terrorisme extraterrestre sud-américain, j’arrive au bureau pour vous écrire ce post. Il pleut enfin aujourd’hui. Il fait gris et moche et c’est si rare à New York que ça en devient très agréable.  C’est un peu comme quand la reine du lycée se casse la gueule à la cantine. Pendant 5 heures New York arrête de sunshiner et la marée humaine poisseuse de Midtown est comme dans toutes les villes du monde sous la pluie: hystérique et prête à tout pour garder le parapluie de très mauvaise facture qu’elle vient d’acheter jusqu’à chez elle. Scènes improbables donc d’hommes bien mis s’agrippant à ce qui fut un parapluie comme à leur seule planche de salut. C’est à se demander pourquoi on ne voit pas plus de capuches.

Je suis très fatiguée.

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Hier je marchais jusqu’à chez Miss America en écoutant les Supremes. J’avais la chaire de poule. D’abord parce qu’il fait froid, genre super froid, genre moins mille degrés, genre la mort. Ensuite parce que l’effervescence de cette dernière année autour de l’élection, ici et ailleurs, me rendait fébrile.

Certains pensent même qu’on en fait trop:

CRouveyrolles

Moi je trouve ça grisant, mais c’est sans doute parce que je suis très bon public.

Chez Miss America, le feu électrique grille. On regarde CBS en se racontant les derniers gossips du moment -on « catch up » comme aiment faire les Américains. On rigole comme des patates devant le coté très premier degrés de Scott Pelley et de ses copains.

Ils ont un petit air de ce que je vous avais partagé.

La blonde n’avait pas voté, et elle ne savait pas que Mitt Romney était mormon -clairement le plus gros enjeu de la campagne les amis!-. Parfois je me demande pourquoi je fais ce métier. Personne n’en a rien foutre de l’actualité.

Et puis il a été élu. J’ai déjà raconté ça 700 milliards de fois, mais je voudrais rappeler qu’il y a un truc entre Obama et moi. On peut dire sans exagérer que nous avons commencé nos carrières le même jour. On est de la même promo. J’ai signé ma première pige payée grâce à un piston. Si vous avez suivi les derniers épisodes, en novembre 2008 j’étais à Ramallah, où je collais aux basques de trois types: Don Juan, Dieu, et Zorro. Et cette brillante pige c’est justement Dieu qui me l’avait filée, Zorro qui l’avait relue et Don Juan qui me l’avait débriefée. C’est l’ acte fondateur qui a permis à la padawan de devenir la star du journalisme international que je suis aujourd’hui.

Donc je peux vous dire que cette élection, j’en faisais une affaire (en partie) personnelle.

Donc voila, bravo Barack.

Je suis une route semée d’embuches, toi aussi; mais quelque chose me dit qu’on est quand même sur la bonne voie. Rendez-vous dans 4 ans pour un autre bilan.

Après les réseaux-socialeries d’usages, et des embrassades émues avec Miss America, j’ai pris la route de Brooklyn, avec un B comme Barack.

Professeur Tournesol était dans bar haïtien en bas de chez moi donc je suis passée. Il m’avait raconté plus tôt au téléphone une embrouille de pigistes digne des Rois Maudits, je voulais aller l’assurer de mon soutien (même si on a vu qu’il ne vaut pas grand chose).

C’etait super packed (un jeu de mot! ahah). Comme d’habitude, avec sa coloc, on était les seuls caucasiens. Les gens étaient chauds bouillants mais aussi assez éméchés donc je ne sais ce qu’il faut en déduire.

Le patron du bar, un grand haïtien sec et toujours tirés à quatre épingles (look Yves saint Laurent assez appréciable) me racontait ses années françaises et pompidoliennes (comme l’évocation de Pompidou, Pierre Mendès France ou Mick Jagger suscite généralement chez moi autant d’excitation que l’évocation de Justin Bieber chez les filles de 12 ans…). Il a expliqué au Professeur Tournesol qu’il aimait bien Reagan parce qu’il avait donné plein de thunes à l’Afrique, pourquoi pas. Après il y a eu le discours de Barack. J’ai adoré sa cassededi à Joe Biden en mode « BFF ».

Et sinon, dans un tout autre registre, aujourd’hui j’interviewais un mec donc le commerce a été méga inondé par Sandy. Détail notable: il portait un Barbour, mais pas le modèle que je veux pour ceux qui se demandent.

Bon ce mec est italien, trop sympa et caviste, beaucoup d’éléments favorables. Ou peut être que je suis juste quelqu’un qui a beaucoup d’empathie. Depuis trois mois, c’est-à-dire quand j’ai découvert son existence en fait, je pense à cette phrase d’HBM: « le journalisme c’est le contact et la distance« . C’est mon nouveau motto. J’en ai besoin parce que je passe mon temps à trouver les gens trop cools, et c’est un problème.

BREF, ce type avait perdu des centaines de milliers de dollars et il avait rouvert plus ou moins 48h après l’ouragan. Il a reconstruit les deux tiers de sa boutique en 10 jours, et j’avais envie de lui dire bravissimo (ahah).

CRouveyrolles

Dans les rues autour du Brooklyn Bridge tout était fermé. Le quartier vient de récupérer le gaz. Ils ont de la chance par rapport aux habitants de Long Island évidemment. Ils le savent mais je ne les blâme pas de ne pas sauter au plafond. Tout est mort, comme une terre brulée.

Vive le roi

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Ce matin j’ai fait tout le trajet en métro de chez moi au bureau avec un prêcheur. Au début c’était super amusant. Ensuite c’est devenu absolument horripilant. J’ai cru que c’était parce qu’il avait haussé le ton, mais en fait c’est ce qu’il racontait qui devenait borderline et nauséabond.

Pourtant je suis très bon public. Friande même de théories complotistes et autres bullshit illuminati je trouve ça plein de poésie et très cute. En plus, je pense que le second degrès c’est super primordial, aussi j’ai appris à rire des blagues néo-nazies de l’Artiste par exemple.

Son créneau: la décadence avancée de la société conduit à une fin du monde inéluctable et très proche (genre sous 3 semaines).

D’abord je trouve ça étrange que tellement de gens nous parle de bérézina morale.

J’ai le sentiment que le nouveau cool c’est d’être tradi. Les faux cols, la virginité avant le mariage, les « véritables-valeurs-authentiques »,… Etre oldschool c’est à peu près le seul truc à faire pour être de son temps en 2012. C’est pour ca que je veux m’acheter un Barbour.

Mon prêcheur hurlait sur tout le monde. Sortant de ma torpeur confortable je commence vraiment à écouter ce qu’il assène avec une conviction improbable (du fait qu’il est 8h15).

« Quand je suis arrivé à New York les homosexuels avaient honte de parler de leur mode de vie, maintenant ils en parlent à qui veut l’entendre. »

Ah les saligauds! Ils parlent aux gens! Vous vous rendez compte?! Terrorisme, clairement.

Bon je ne vais pas vous raconter toutes ses saillies verbales, à part le tremblement de terre géant qui détruira New York et le monde en décembre (un peu maya sur les bord le mec, on ne sait pas trop comment ça se passe là dedans) –comme ça au cas où c’était vrai, on pourra dire que j’avais relayé l’info-, il n’y avait que du classique voire banal Paco Rabanne. A un moment, une jeune minette métisse et qui portait un sublime duffle coat camel (ne cherchez pas, ce détail n’a aucun intérêt), a fini par lui dire qu’il était libre de penser et dire ce qu’il voulait (#Americaaaa), mais que c’était pas ok de hurler sur les gens. Je pense qu’elle avait raison, mais comme je ne pouvais pas sortir de mon mutisme matinal je me suis contentée de regarder avec mon regard-de-la-mort le prêcheur en signe de soutien. Le prêcheur a vociféré qu’il n’entendait pas recevoir des conseils d’une lesbienne déviante.

J’ai donc trituré dans ma tête tout ce que j’aurais pu dire. Puis c’était ma station alors je suis sortie en me disant que la seule bonne réaction aurait été de l’enlacer en chantant Stop In The Name Of Love, c’est à dire bien trop d’effort. Même pour lutter contre le crypto-fascisme intégriste, je ne peux pas mobiliser mon attention plus d’une minute avant 9h du matin. C’est très triste.

Doomsday

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Ce matin je vagabondais dans mon Little Jerusalem, près de chez moi. Je me récitais tout le vocabulaire yiddish que je connais en regardant ces juifs orthodoxes si pressés. J’étais en jupette, la paille dans la bouche et l’air benêt. Après j’ai du courir chez moi pour un « Rendez-Vous Skype »*. Dans l’écran il y a eu ma copine bergère, qui est super géniale en maïeutique, qui me ressemble et qui est fort pédagogue (exemple: elle parle très bien du mariage gay, alors que moi je prends juste un air atterré et/ou agacé). Après il y a eu le moustachu, qui n’avait rien à dire sur le mariage gay mais qui est sympa quand même. Je me féliçite chaque jour de l’invention des réseaux sociaux, car j’écris des lettres, mais les autres s’en servent pour me répondre, donc c’est utile.

Dans deux jours c’est les éléctions. Et ça fait peur.

CRouveyrolles

*lettres d’or

Comme un dimanche

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Hier, j’ai essayé de faire mon boulot. Ce n’est pas toujours facile d’être le supermarché de rédacs parisiennes.

– Ouais alors on voudrait un truc genre avec plein de jeunes avec des tshirts de Mitt Romney Et des iPads avec des guns dans les mains. Il me FAUT ce plan pour le sujet

– … (journaliste se demandant si le devis comprend un budget figurants)

Le cas le plus classique:

– Alors écoute il faut qu’on sente New York. Genre je veux des taxis jaunes, de la fumée, des noirs qui font du hip hop, l’Empire, un mec qui mange un hot dog en costume,… Tu vois le truc?

– ah oui, oui, je vois le truc! Depuis ma fenêtre même. C’est bien simple à chaque fois que j’ouvre les yeux ici c’est ce que je vois.

Bref là il s’agissait d’aller traquer le jeune démocrate pour lui poser des questions sur son utilisation des réseaux sociaux.

A une fête de jeunes démocrates dans une salle de concert du Lower East Side.

Très risqué l’interview à des fêtes. Le temps de t’installer tout le monde est déjà ivre mort.

J’ai été traumatisée par un sujet que j’avais fait toute seule pour l’école, sur les open bars justement. J’avais été à une fête de lancement d’un nouveau numéro du formidable Keith. En trois secondes et demi, j’avais à peine eu le temps de cliper la semelle de la camera à un monopode (très mauvaise idée le monopode), une sueur d’angoisse me parcourant l’échine à l’idée de devoir filmer une horde de jeunes excités sous des lumières stroboscopiques que l’immense majorité de la foule était déjà saoule -trop pour répondre à mon modeste micro trottoir en tous cas. Si je n’avais pas croisé une bonne amie à moi à qui je pouvais bien expliquer l’importance essentielle de mon travail avant qu’elle passe à la casserole camera, je n’aurais pas eu ce précieux sonore à peu près potable. L’échec en somme.

Heureusement cette fois ci, j’étais aidée de Monsieur Nature et Découvertes. On s’en est finalement sorti même si en regardant les rushs (ce que j’ai eu tout le loisir de faire, ayant passé ma nuit sur un serveur), je note bien quelques regards vitreux.

Dernière note sur cet événement: le jeune démocrate, contrairement à toutes attentes, n’est pas hipster. Pas du tout. Il porte le costume ou le tailleur mal coupé et a généralement la tête De celui pour qui ça n’a pas toujours été facile au collège. Binoclard et un peu rond. Quand j’imagine la tête des jeunes loups soutiens de Raymond Barre c’est a peu près comme ça que je les vois.

Open Bar

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2012

RightOnTime-C&C Productions vous souhaite une délicieuse et heureuse année.

Une vidéo inspirée par « Le journalisme, cet impressionisme » de Camille H.
Orchestration: Chloé R.
Nous remercions chaleureusement I Arkle pour sa contribution musicale de talent (http://petitlien.fr/iarkle : achetez leur album!).

Mode d’emploi :

Souhaiter quelque chose (un Etat palestinien, un nouvel appartement pour Sarkozy, la réélection d’Obama, la convalescence de l’Europe…)
Appuyer sur play (pour les non-anglophones, c’est la flèche, ok Mamie ?)
Admirer, c’est chouette et c’est gratuit.
Laisser opérer le charme chamanique.

Pour 2102, on espère que tous vos souhaits –mais aussi les nôtres- se réaliseront.

Contre-indication :

Œil sensible s’abstenir, cette vidéo a été entièrement réalisée à la main, sans trépied et sans caméra. (Cette mise en garde s’adresse particulièrement à Frantz Vaillant, Jean-Marc Surcin, Jacques Le Cann, FX Ménage, Thibaud VDS, Eric Froquet, Alix le Bourdon…)

Note à l’intention des trouble-fête et des rabat-joie, id ès tous ceux qui croient savoir que nous sommes en retard : alors que la Chine est en passe de devenir la première puissance économique mondiale, il est temps de remettre les pendules à l’heure.

« Cette leçon vaut bien un fromage. »

Bons Baisers de New York,
C & C

NB : Ni Mime, ni Coco n’ont été maltraitée pendant le tournage. Ni les poules.

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J’ai passé une super soirée pour le nouvel an. C’était ringard à souhait. Tout ce que j’aime.

Je suis arrivée avec mon Moustachu et mon coloc à une soirée d’Asiatiques qui sont tombés à Williambsburg sans que je puisse m’expliquer comment.

Je les ai rencontrés dans un bar relativement branché. Eux, ils sont tout sauf branché. Le leader ressemble à Amanda Lear. En chinois. Très très très propret. Maniéré et visiblement très perturbé puisqu’il a une légère tendance à parler de défenestration féminine emporté par l’ivresse.

Cette faune bizarre de ces jeunes gens à peine dégrossis de l’adolescence, mais plein de promesses… On ne peut pas rêver mieux pour commencer une nouvelle année. On se recadre.

Depuis leur balcon on pouvait voir une fête de trentenaires, des vrais stéréotypes de Williamsburg. Autour du jacuzzi, à cinq, ils s’excitaient autour d’un pétard.

Plus tard, nous avons rejoint un compère qui marinait avec la version jeunes des cinq jaccuzistes. C’était très hipster hitler.

J’ai longtemps parlé avec un texan qui était photojournaliste pour l’armée à Baltimore. Pour des raisons qui m’échappent beaucoup de gens travaillait dans l’armée et n’était pas de New York dans cette soirée. C’était simple de les identifier. Pas de look d’hipster hitler.

Enfin.

Recadrons nous, donc.

CRouveyrolles

Harlem

 

CRouveyrolles -

Battery Park

Saint Sylvestre

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2012

Le subway: de mieux en mieux. Natural Disasters: A Punishment from God? Saine lecture des témoins de Jéhovah. I love le Bronx.

Tremble!

Tremble!

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