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J’ai eu la chance de me rendre dans la dix-huitième dimension, dans le cas qui nous intéresse ça s’est manifesté par un appartement qui n’existe que dans cette dimension précisément, ou dans Gossip Girl.


CRouveyrolles

Alors, si ça vous arrive, comment être certain que vous êtes bien #LivingTheDream *:

– La taille. L’appartement doit faire la taille du Lichtenstein. C’est particulièrement notable parce qu’on a beau parler des lofts new-yorkais, à moins d’avoir la chance comme moi de faire des interviews avec des artistes obscures super subventionnés dans leur atelier/garçonnière de Bushwick, vous n’en verrez pas beaucoup. La règle c’est plutôt le matchbox apartment avec murray bed dans le mur. Donc votre appartement doit faire la taille d’un petit état, très important.

– Les salons. Si vous pouvez en identifier trois au moins, c’est normal – classique même. Le joueur émérite de Cluedo que vous êtes ne s’y trompera pas: on parle bien d’une salle à manger, d’une bibliothèque, et d’un living room dont on ne sait jamais trop si c’est bien un salon ou un immense hall ou encore une salle de cinéma.

– Le style. Diverses possibilités mais l’essentiel c’est que vous ne puissiez pas vous posez la question de l’époque. Forcement totalement dans l’air du temps. Et comme on est en Amérique, ça peut même avoir l’air trop neuf.

– Bonus si vous avez plus d’une salle de bain par chambre. A noter que la baignoire d’angle ne se fait plus du tout. Plus vous êtes proche de l’esthétisme précisément entre le boudoir Annick Goutal et le Sephora, vous êtes bons.

Dans l’ascenseur:

CRouveyrolles

– Vous remarquerez le pouf dans un coin. Vous vous dites que même s’il y a surement des très vieilles dames qui habitent très très haut, ça n’est pas elles qui s’assoient sur ce pauvre pouf- il faudrait au moins une bergère, soyons sérieux. Vous avez raison. C’est un repose sac. Posez nonchalamment votre sac de créateur dessus. Si vous avez un sac qui coûte moins du PIB du Bénin, mieux vaut oublier.

– Un bouton « taxi ». Comme Park avenue est une artère a la fois peu fréquentée et mal famée, il ne faudrait pas risquer une minute de trop, la minute fatale, sur le trottoir. Donc comme il n’y a pas de petites économies de temps, pressez ce bouton des votre entrée dans l’habitacle. Un des doorman ira en héler un et le retiendra pour vous (on peut en déduire que le doorman parle donc hindi). Et vous, hop, vous sautez dedans et on en parle plus. C’est formidable la vie.

En parlant de Park avenue, j’ai pu confirme une expérience que j’avais plusieurs fois faite auparavant. Même si vous vous lancez à toutes blindes sur le macadam clouté a peine les voitures arrêtées à son approche, vous n’aurez physiquement pas le temps d’atteindre l’autre rive avant que la main rouge ne remplace le bonhomme blanc. Vous avez donc systématiquement l’impression d’être un escargot.

Autre note: comme vous êtes très occupé à courir, vous n’aurez jamais le temps de prendre la super photo de Park illuminé, sa perspective parfaite sur la ville encadrée par de majestueux immeubles. S’arrêter entre deux feux sur le terre plein central pour paparazzer est hors de question puisque vous n’êtes pas un touriste debilos.

* je vous écrirai bientôt un post sur la genèse de cette expression fort réjouissante.

Palace

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Dimanche je n’ai pas fait grand chose -déjà j’avais une double dose de babysitting sur mon agenda, donc ça m’a bien occupé.

Comme à chaque fois que je n’ai vraiment rien à faire et que je suis déjà à Manhattan, j’ai été à Central Park. Il y avait une course de rapidité pour enfants. Une mère hurlait à ses enfants: » vas-y, regarde devant, tu n’as le droit de ralentir avant l’arrivée, arrête de regarder les autres, vas-y chéri, dépasse toi! Regarde devant, ne regarde pas les autres!!« . Une technique qui doit marcher puisque sa fille est arrivée parmi les premières. Je vais en faire un motto.

Learning methods

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Il y a ce mot en anglais: « hearty« . Comme beaucoup d’autres on ne sait pas trop comment le traduire. Littéralement c’est donc tout à la fois : « cordial”, “jovial”, “franc/franche”, “vigoureux/-euse”, “solide” (appetit), “chaleureux/-euse”.

On l’utilise souvent pour qualifier un repas donc.

J’y pensais en dinant chez l’Allemand. Il habite un loft (évidemment) à Red Hook (évidemment) et cuisine très bien (nonobstant la réputation de la gastronomie allemande- évidemment). Il faut savoir que les habitants de Red Hook ne sont pas comme vous et moi. Ce ne sont pas de vulgaires hipsters non plus.

Il y a plus ou moins trois groupes. D’abord les vieux immigrés qui habitent ici depuis 3000 ans et qui ont choisi d’être ici pour voir le soleil se coucher derrière la statue de la liberté. Ensuite les gens qui font de l’alcool. Ils risquent de se relocaliser ces brasseurs et autres fabricants de whisky, car les entrepôts ont été sacrement déglingués par Sandy. Et enfin il y a les mecs comme l’Allemand et ses colocs. Ils font de l’architecture (de haut niveau), de la musique (très sérieusement), du droit (mais toujours avec une spécialité improbable). Ils présentent bien mais on sent que l’effort est mesuré, ce n’est jamais snob, jamais trop (ni trop sophistiqué, ni trop dans l’air du temps, ni trop négligé, ni trop chic, ni trop cheap). Ils parlent avec entrain et semblent toujours comme posés là par hasard et totalement ravis de cette situation. Ils savent ce qu’il se passe, ce qui se fait, mais ne tombent jamais dans l’écueil du buzz.

Résolument modernes mais détachés de la mode, de l’éphémère. Side note, mais je suis sûre que les seuls personne à porter un vrai poncho des Andes sans avoir l’air d’un hippy, d’un hipster ou simplement grotesque: ce sont ces mecs la. Un pressentiment. De même que la phrase « je m’interroge« , et variantes: ces types sont les seuls à être crédibles en la prononçant.

Le coloc de l’Allemand a récupéré une porte d’étable et en a fait une table basse sur roues. Il a construit une bibliothèque idéale qui couvre un mur. Il a même fabriqué de toutes pièces en lustre en fer forgé écru. Sa copine, une véritable Brownie, brillante et spirituelle parle avec générosité. L’Allemand est un type formidable, je l’ai déjà raconté. On ressasse nos histoires de bénévoles comme si Sandy était arrivée il y a 25 ans.

L’archi me plait parce qu’il parle de choses, d’objets, de savoir-faire très sincèrement. Le mouvement hipster rend ça un peu superficiel -et y accorde une attention disproportionnée.

La copine parle d’une performance (évidemment! Qui, de nos jours, va encore simplement voir une pièce de théâtre?!) dans un entrepôt (évidemment) poétique (évidemment), et inspirée de diverses traditions plus ou moins tibétaines (évidemment).

Je sens votre (rayer) mon mauvais esprit se réveiller.

Mais non. Elle en rit sans méchanceté. Ce n’est pas snob: elle dit pouvoir apprécier les spectacles amateurs et les mises en scène « hors des sentiers battus » (sic). En plus elle aime les entrepôts. Vraiment. Elle aime vraiment ça, et c’est ce qui est formidable.

 

Dans ce loft si cosy je regardais ces nouveaux surhommes si parfaits. Je pensais à cette femme que j’avais vue dans l’après-midi. Une femme blonde et belle que je connais depuis tellement longtemps que c’est comme si ça venait d’une autre vie (n’ayons pas peur des mots). Elle même est entre deux époques. Curieuse de « la tendance », héroïne publique et chic des seventies, femme mondaine des années 80, c’est une esthète pour qui le visible est si important que l’on devrait bâtir une vie dessus. Au service d’un message mais sa promotion ne se ferait que par images, pas par les arguments. J’adore cette femme. C’est amusant comme elle est l’inverse des habitants du loft. Elle parle de manigances comme une courtisane et/ou Blair Waldorf (ça revient au même). Elle n’a jamais peur de dire que quelqu’un est un con. Elle n’a aucune mesure. Elle est très belle et elle l’a été encore plus, c’est peut-être pour ça qu’elle s’autorise à discréditer d’un sourire qu’elle a carnassier quelqu’un simplement parce qu’il est disgracieux. Elle se permet tout.

 

Les premiers sont libres de préjugés. Elle est libre parce qu’elle s’est délestée il y a bien longtemps du raisonnable.

Comme quoi… tout ça a t il vraiment un sens? Sur ces sages paroles…

De la nonchalance

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Black Tie

J’ai peu parlé des dîners mondains de l’Upper East Side où j’ai passé beaucoup de temps cet été. Pourtant, il y a beaucoup à dire. En gros si Saint Germain des Près rencontrait Woody Allen, ce ne serait pas très différent de mon expérience dans la ville haute.

D’abord pour aller diner dans l’Upper East Side, on ne se prépare pas comme pour aller faire la bringue à Brooklyn, évidemment. Par exemple être francais ne veut pas du tout dire la même chose. Sur la 71ieme rue vous devez essayer de vous rappeler de tout ce qu’on vous a raconté quand vous étiez petit et que vos parents –les saints- vous trainaient au Louvre pendant que vous hurliez à la mort. Si en plus vous êtes parisien, vous êtes censé connaitre tout un tas d’anecdotes  sur Paris de 1919 à 1948. On vous demandera peut-être si vous avez une maison sur « la Riviera », et certainement si et pourquoi vous vous sentez européen.

N’importe où de l’autre côté du pont, les gens vous trouveront toujours incroyablement exotique et terriblement nouvelle vague. Il faut impérativement vous trouver un lien direct avec Justice ou Sébastien Tellier sinon vous ne pourriez décemment pas être francais. Et vous habitez rive droite, vous adorez Carven (hipster pointu) ou Berlin (hipster mainstream).

Dans l’Upper East Side essayez de ressembler à Juliette Gréco (jeune). A Brooklyn, laissez tomber : peu importe à quel point vous pensez ressembler à un clochard boho ce sera toujours trop propret.

A ce dîner dans l’Upper East Side il y avait d’autres Français et c’était visiblement un peu trop pour l’assistance. Les éclats de voix et les regards assassins prennent toujours un coté bien plus dramatique au milieu d’Américains, que dans la lumière tamisée d’un appartement du sixième arrondissement où il s’agit simplement de faire la démonstration de son caractère, d’affirmer qu’on a bien de la personnalité.

Diner mondain, G. Wostein

Diner mondain, G. Wostein

Mais sinon ce fût les questions d’usage: est-ce que je connais le Bon Marché? Est-ce que le fromage français me manque? Que diable allais-je m’installer à Brooklyn?

La maison est remplie de bibelots, du sol au plafond. Dans le lot il y a un Turner et un Modigliani. Il y a aussi des photos d’enfants aux sourires constipés, des vieux instruments de musique mal dépoussiérés, et des pièces d’art contemporain pour le moins hideuses. L’artiste est en résidence ici. Nous rions comme des bossus du manque de second degré de tous ces Américains qui décidément n’ont rien compris. Une autre étudiante italo-allemande bavasse pendant des heures de la patate douce à New York – ville dont elle est très fière de dire que la particularité est que: « tu aimes ou tu détestes ». Merci pour ce commentaire résolument brillant.

CRouveyrolles

Le maitre de maison nous couve des yeux comme « des petites femmes de Paris« . Jusqu’à ce qu’il nous demande si on sait ce qu’est le yiddish. ALLO.

Je quitte ce château à ascenseur au cœur de la ville pour rejoindre le quartier polonais de Williamsburg. Ici il y a des punks tatoués qui ont peu d’avis sur Modigliani -ce qui fait tout leur charme. Ils écoutent les New York Dolls (ou autre chose du même genre, qui sait ?) avec un air concentré. Et rapidement il se passe bien trop de chose pour que je puisse vous le raconter en un post. En tous cas, c’est à peu près ce qu’on pourrait attendre de la part de punks. En plus, certains avaient des épingles à nourrice dans le nez (par « certains » j’entends : un): ma joie était donc tout à fait complète.

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Ce soir mon ami moustachu et moi n’avons rien fait. On n’a même pas regardé un film. C’est vous dire. J’en faisais un drame, et le moustachu n’en avait rien à foutre. Il a dit que c’était immature.

Alors je me demande: est-ce qu’être adulte c’est accepter de ne rien faire le soir?

Comment les adultes remplissent-ils leur soirée?

Au final on a bavardé longtemps avec une amie de passage. Elle travaille pour un magazine très sérieux -contrairement à ce que son nom, Fashion Mag, pourrait laisser croire. Comme souvent quand je parle à mes compatriotes qui viennent ici, j’ai l’impression que rien n’est possible, que tout le monde rogne sur ses ambitions. Je suis donc en train de devenir américaine.

En même temps ici ce n’est pas vraiment l’extase non plus. Mes amis J-schoolers de la CUNY commencent tous à se poser la question du remboursement de leur prêt étudiant dantesque. Comme nous ils sont partis pour un an de stage. Mais bon, heureusement: c’est-le-plus-beau-métier-du-monde.

BIENTÔT SUR CE BLOG : … des posts Intéressants & Sexy ! #Si,Si!

Divers

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Comme c’est mon blog je peux raconter ce que je veux.

Je prends cette précaution oratoire car je doute que ce que je vais vous raconter ait le moindre intérêt.

La question à laquelle je m’intéressais aujourd’hui est la suivante: qu’est ce qui fait un couple?

Je ne veux pas y répondre par intérêt pour la docteurlovologie, mais bien parce que c’est au nom de ce couple que je quitte New York, et une potentielle proposition de poste à salaire potentiellement mirobolant (whoop whoop !). Or c’est bien de travail que ce blog parle, de cette Very Last Straw qui faisant céder le dos du chameau me permettra d’être une journaliste accomplie (whoop whopp !). La goutte d’eau qui fait déborder le vase du doute. Comme je suis nulle en métaphore je vais m’arrêter la.

Mais si ces sacrifices sont fait sur l’autel du couple… Encore faudrait il avoir une idée de ce dont on parle.

A partir de quand on sait qu’on peut se catégoriser comme couple? A partir de quand doit on prendre ça en compte pour divers choix plus ou moins cruciaux? A partir de quand cesse t on d’être un esprit libre et indépendant, n’engageant que son libre arbitre kantien dans des décisions strictement personnelles et desquelles vous n’avez à vous justifier devant personne?

En fait je n’ai pas vraiment d’éléments de réponse, mais j’y pensais alors que rendus bredouilles devant le Met puisqu’il est fermé ce lundi avec le moustachu, puis errant dans un Upper East Side très ennuyeux, je réalisais que l’être humain a une capacité d’abnégation et une propension au compromis assez dramatiques. J’aurais été seule devant ce musée fermé, j’aurais été folle de rage. Vraiment, je m’en serais voulue de ne pas avoir mieux vérifié les horaires. Trois-quarts d’heure après j’en aurai ri, mais sur le moment j’aurais été verte. Mais là, accompagnée, ça ne posait presqu’aucun problème.

Pour faire un couple, il faut donc de la compagnie.

Mais une compagnie qui peut même être discrète.

De l’Upper East Side je sais qu’à part de très bons restaurants (français), des boulangeries (françaises) et le Lycée Français il n’y a pas grand chose d’intéressant. J’y ai passé beaucoup de temps cet été: j’en ai fait le tour. Mais curieusement ce n’était pas un problème non plus. Après avoir trainé dans un Barnes & Noble (FNAC locale), lire des magazines chacun de son coté dans un salon de thé spécialement conçu pour les veilles dames et les Français du quartier: comme une évidence, c’était particulièrement bien. Seule je n’aurais appréciée  ce moment que si je savais que c’était la seule chose que je puisse faire (grosse fatigue, jambe cassée, ouragan…)

Alors donc pour faire un couple il faut de la compagnie, et aller un peu contre sa nature. C’est ma conclusion.

Je signale aussi que cette expérience m’a permise de mieux comprendre le sourire benêt de notre ami Don Juan qui cet hiver me disait avec une tête de ravi de la crèche: « l’autre soir on a fait un gâteau avec N. »

Tandem

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Vive la France !

Ce soir j’étais à une sorte de réunion mondaine de haut vol. L’ouverture officielle de la boutique Kayser à New York. Le haut du panier les amis.

Je ne suis passée qu’une demi heure (le temps minimal décent pour avoir un goody bag), mais j’ai vu -je crois- tout ce qu’il y a à voir.

– Les « Jean-Paul Trader ». Il n’est pas vraiment trader, car les vrais traders n’ont pas le temps pour ce genre de bêtises. Le mec qui a fait son école de commerce à la con et qui est cadre sup dans une banque. J’adore ce genre de mecs. Ils sont contents d’être la. Contents d’être le roi du pétrole dans le « milieu frenchy » de New York, contents de pouvoir ouvrir, non pas un, mais DEUX boutons de chemise (la fo-lie!), contents d’expliquer a la Vénézuélienne d’à coté ce qu’est le brie, contents d’eux. Le mec ne se pose juste pas de question et reprend du brie. Mais comment lui en vouloir? Ces mecs sont juste trop sympas. Surtout « trop ». A noter aussi, le Jean-Paul en question n’a pas été informé qu’on ne porte plus de Pento depuis 1988; ni que conclure une conversation avec un compatriote par: « on se keep in touch » n’est PAS cool. Ni « cajoual » (casual).

–  Le Jean-Paul Upper East Side versions père et fils. Le père a OBLIGATOIREMENT un polo Lacoste- pour porter haut les couleurs de la France (comme mon père, donc je connais la chanson). Il n’a pas remis les pieds en France plus de deux semaines d’affilée depuis son arrivée aux « USA ». Pour lui, l’Amérique c’était le folklore américain, et il n’a pas trop change depuis. Comment lui en vouloir? Mes propres grands-parents, des gens admirables, qui ont plus ou moins le même âge, pensent pareil. Sorte de collabo du chauvinisme, le Jean-Paul UES adore faire des soirées fromage avec sa bourgeoise dans leur condo de la 77e, autant que de donner son avis sur la libéralisation de l’économie quand il passe une semaine en vacance à Biarritz avec ses vieux potes des Mines. Du coup, la guerre en Irak ou les JO sont vraiment un casse tête pour cet authentique franco-américain. Jamais content mais toujours un mot à dire. Ce Jean-Paul est un bon client.

Le fils de Jean-Paul Upper East Side est un mec marrant. On le surnomme aussi “Jean-Flan”. Il porte soit la mèche (jusqu’à 20 ans), soit du Pento. Quand c’est les 2 en même temps, c’est un cas d’école: twittez-le. En été, il porte généralement un bermuda corail et un t-shirt gris chiné. Souvent il a les yeux clairs, ou au moins le regard des amourettes d’été. Scolarisé au LFNY, ou Lycée Français pour ceux qui vivent en Arizona, le fils a bien intégré les codes américains. Un peu trop. Il répète le discours de son père (comme nous tous, n’allez pas croire) selon lequel: « les Français sont des cons, mais moi je ne suis pas américain. Je suis Francais. C’est la classe. »  Déconcertant sophisme. Peu importe que le Jean Paul Upper East Side soit un peu studieux et malin et ait donc réussi le braquage de faire ses études aux US -UCLA si possible, ou que paresseux et/ou un peu lent il ait échoué dans une école moyenne en France. Le JP Upper East Side fils aime la France: il aime David Guetta, ou Justice, au choix. Mais il aime aussi les États-Unis, surtout les cheeseburgers et les road trips. Comme tout le monde souscrit plus ou moins soit au short corail, soit à David Guetta, soit au cheese trips, tout le monde l’aime bien.

–   les Jean-Paul Oiseaux De Nuits. Persuadés d’être descendants directs de la Factory, ils dont sursapés et travaillent plus ou moins dans les médias ou la culture -autant dire la même chose. Pique assiette talentueux, soit barrés, soit cultivés: ils sont de bonne compagnie. Cosmopolites, ils sont contents d’assister à des événements francophones, ou francophiles. Le pays de DSK (sexe), Beigbeder (drogue), et Louis de Funès (art de vivre rock’n’roll)
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–       les Jean-Paul It Girls. Pas besoin de vous faire un dessin. De toutes façons ces créatures sont bien mystérieuses. Il est toujours difficile de leur soutirer un commentaire. Elles sont plus généreuses en sourires, on ne va pas les blâmer.

Juliette Récamier – François Gérard (détail)

–       – le Jean-Paul Erreur de Casting. Il est plus ou moins mal habillé et gauche. Il croit par exemple que le col tunisien est encore cool et ne sait jamais s’il doit serrer la main ou faire la bise. Propulsé dans cette stratosphère mondaine de part sa simple nationalité, il connait ses compatriotes New-Yorkais mais n’appartient qu’au même pays qu’eux. Potes du club de pétanque, ou de l’Alliance Française (c’est sa femme, Stéphanie, qui l’a obligé), ses copains socialites le font rigoler-parfois il ne sait pas trop pourquoi. Il peut habiter le New Jersey, chic (maison a Oakland), ou moyen (appart a Hoboken). Il parle relativement peu. Dans 80% des cas pour dire quelque chose d’assez intéressant, et souvent d’original.

–       le Jean-Paul Grinçant comme l’orchidée et moi. Elles n’ont pas pu résister au pain complet gratuit.

Et quelques autres. Bref, c’était super sympa.

 

 

 

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Hier j’ai fait des courses de Noël, je suis d’une originalité folle.

Je devais m’arrêter Midtown d’abord. C’était noir de monde, je me demandais vraiment qu’elle idée j’avais eu d’aller dans ce quartier envahi par les retardataires du cadeau, et surtout des tripotées de badots en goguette. Heureusement j’avais une escale à Chinatown ensuite, bien plus tranquille.
Et enfin Soho, étrangement calme. A l’exception de la boutique Pylones, qui n’avait rien à envier au corner chaussure Chanel du Bon Marché un premier jour de solde -pour ceux qui ne suivent pas: petit et bondé.

Ensuite je devais remonter dans l’Upper East Side pour acheter une baguette avec le moustachu. Merde, c’est Noël.

Donc là on se retrouve chez Lamazou, un épicier français. Entendons épicier au sens le plus classique du terme.

Des pubs des années 80-90 qu’on ne voit que jaunies dans des magasins de hameaux microscopiques. Sincèrement charmant. Un choix de fromage plus qu’ honnête (du vrai Comté au Petit Basque). Et tout un tas de choses qui fleurent bon notre belle terre de France. En rayon, certains biscuits ont l’air d’avoir pris le bateau au départ d’Oran en 1962.

Lamazou est méditerranéen, dans la force de l’âge et il porte un cachemire jaune poussin et ses lunettes sur le bout de son nez. Très avenant.

Il nous demande des nouvelles de la France. Le moustachu, comme à chaque fois, a l’air de retenir son offusquement. J’ai toujours un peu envie de forcer le trait en répondant à cette question souvent bêtement posée; de dire qu’on en est revenu aux tickets de rationnement et que le taux de chômage est à 42%, sans parler des émeutes régulières et meurtrières qui éclatent dans nos banlieues ghettos racistes.

Nous nous contentons de répondre que tout va bien. Dans la foulée il nous demande si on pense que Chirac va etre ré-élu. On se regarde, éberlués. Il se reprend. On sourit tous les trois de l’évocation de Jacques. Ah Jacques!

© Jacques Pavlovsky/Sygma/Corbis/Jacques Pavlovsky

 

Sinon, voici mon déjeuner de Noël sur mon rooftop, désolée, #EmpireStateOfMind.

Noël, en expatrié a un côté à la fois décadent et incroyablement décontracté.

Joyeux Christmas

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