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Il y a ce mot en anglais: « hearty« . Comme beaucoup d’autres on ne sait pas trop comment le traduire. Littéralement c’est donc tout à la fois : « cordial”, “jovial”, “franc/franche”, “vigoureux/-euse”, “solide” (appetit), “chaleureux/-euse”.

On l’utilise souvent pour qualifier un repas donc.

J’y pensais en dinant chez l’Allemand. Il habite un loft (évidemment) à Red Hook (évidemment) et cuisine très bien (nonobstant la réputation de la gastronomie allemande- évidemment). Il faut savoir que les habitants de Red Hook ne sont pas comme vous et moi. Ce ne sont pas de vulgaires hipsters non plus.

Il y a plus ou moins trois groupes. D’abord les vieux immigrés qui habitent ici depuis 3000 ans et qui ont choisi d’être ici pour voir le soleil se coucher derrière la statue de la liberté. Ensuite les gens qui font de l’alcool. Ils risquent de se relocaliser ces brasseurs et autres fabricants de whisky, car les entrepôts ont été sacrement déglingués par Sandy. Et enfin il y a les mecs comme l’Allemand et ses colocs. Ils font de l’architecture (de haut niveau), de la musique (très sérieusement), du droit (mais toujours avec une spécialité improbable). Ils présentent bien mais on sent que l’effort est mesuré, ce n’est jamais snob, jamais trop (ni trop sophistiqué, ni trop dans l’air du temps, ni trop négligé, ni trop chic, ni trop cheap). Ils parlent avec entrain et semblent toujours comme posés là par hasard et totalement ravis de cette situation. Ils savent ce qu’il se passe, ce qui se fait, mais ne tombent jamais dans l’écueil du buzz.

Résolument modernes mais détachés de la mode, de l’éphémère. Side note, mais je suis sûre que les seuls personne à porter un vrai poncho des Andes sans avoir l’air d’un hippy, d’un hipster ou simplement grotesque: ce sont ces mecs la. Un pressentiment. De même que la phrase « je m’interroge« , et variantes: ces types sont les seuls à être crédibles en la prononçant.

Le coloc de l’Allemand a récupéré une porte d’étable et en a fait une table basse sur roues. Il a construit une bibliothèque idéale qui couvre un mur. Il a même fabriqué de toutes pièces en lustre en fer forgé écru. Sa copine, une véritable Brownie, brillante et spirituelle parle avec générosité. L’Allemand est un type formidable, je l’ai déjà raconté. On ressasse nos histoires de bénévoles comme si Sandy était arrivée il y a 25 ans.

L’archi me plait parce qu’il parle de choses, d’objets, de savoir-faire très sincèrement. Le mouvement hipster rend ça un peu superficiel -et y accorde une attention disproportionnée.

La copine parle d’une performance (évidemment! Qui, de nos jours, va encore simplement voir une pièce de théâtre?!) dans un entrepôt (évidemment) poétique (évidemment), et inspirée de diverses traditions plus ou moins tibétaines (évidemment).

Je sens votre (rayer) mon mauvais esprit se réveiller.

Mais non. Elle en rit sans méchanceté. Ce n’est pas snob: elle dit pouvoir apprécier les spectacles amateurs et les mises en scène « hors des sentiers battus » (sic). En plus elle aime les entrepôts. Vraiment. Elle aime vraiment ça, et c’est ce qui est formidable.

 

Dans ce loft si cosy je regardais ces nouveaux surhommes si parfaits. Je pensais à cette femme que j’avais vue dans l’après-midi. Une femme blonde et belle que je connais depuis tellement longtemps que c’est comme si ça venait d’une autre vie (n’ayons pas peur des mots). Elle même est entre deux époques. Curieuse de « la tendance », héroïne publique et chic des seventies, femme mondaine des années 80, c’est une esthète pour qui le visible est si important que l’on devrait bâtir une vie dessus. Au service d’un message mais sa promotion ne se ferait que par images, pas par les arguments. J’adore cette femme. C’est amusant comme elle est l’inverse des habitants du loft. Elle parle de manigances comme une courtisane et/ou Blair Waldorf (ça revient au même). Elle n’a jamais peur de dire que quelqu’un est un con. Elle n’a aucune mesure. Elle est très belle et elle l’a été encore plus, c’est peut-être pour ça qu’elle s’autorise à discréditer d’un sourire qu’elle a carnassier quelqu’un simplement parce qu’il est disgracieux. Elle se permet tout.

 

Les premiers sont libres de préjugés. Elle est libre parce qu’elle s’est délestée il y a bien longtemps du raisonnable.

Comme quoi… tout ça a t il vraiment un sens? Sur ces sages paroles…

De la nonchalance

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Sandy

*** Attention, ça risque d’être le post le plus long de toute l’histoire de la blogosphère. Genre vous avez le temps de mourir avant d’arriver à la fin. En même temps, il y a des l’amour, de la violence, et de la passion dans ce post. ***

Lundi je partais guillerette en auto avec ma coworker pour aller « illustrer l’ouragan » pour Thalassa. La veille j’avais passé un long moment sur Skype avec un rédacteur un peu du type dont je vous parlais il y a moins d’une semaine. Celui ci avait la spécificité de me parler comme s’il m’envoyait au casse pipe (et moi pendant ce temps la je lui riais au nez, en me souvenant d’Irène). Mais il m’était sympathique car il répétait qu’il faut respecter les gens, que ça allait être une situation de crise pour eux etc. L’exacte inverse des mecs qui te disent: « Bon… Et t’hésite pas à les faire pleurer un peu, les lâche pas..« . Fait intéressant: si vous avez le malheur de dire au mec que vous n’avez pas pour habitude de jouer les mauvais psys, ni de pincer vos interviewés pour susciter l’émotion, le mec en déduira immédiatement que vous manquez clairement d’expérience, et pas simplement que vos opinions sur la maïeutique divergent. Pourquoi pas.

Donc nous partîmes pleine d’entrain. Elle avait décide d’aller d’abord à Red Hook pour voir « si ça bougeait ». En effet ça bougeait dans tous les sens, entre ceux qui essayaient de décamper le plus vite possible, verts de peur; et ceux qui fanfaronnaient en accumulant les sacs de sable à leurs portes.

On zonait comme des loubards entre des tentatives de micro trottoirs et quelques incidents électriques.

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Vers midi ça a commencé a souffler vraiment. On est allé voir la conférence de presse de Bloomberg au Emergency Center, et je voudrais ouvrir une parenthèse: j’ai tellement couvert d’événements où il était à portée de main que j’ai maintenant l’impression que Bloomberg est un vieux copain. La petite conf: Bloomberg conseillait de se faire un sandwich avant de se caler devant la télé (« va-t-il le faire lui même? », se demandait notre reporter), et expliquait qu’il comprenait que c’était « cool et viril » de surfer mais qu’en bref, il ne voulait pas risquer la vie de maitres nageurs pour des petits cons: sacré Bloomberg jamais en rade d’un bon mot.

Ensuite on a pu aller dans les cellules de crise. Le truc de film. La matrice.

Une chargée de com à tête de Bambi stressée nous a fait faire le tour.

*** Attention! Si tu n’es pas journaliste ou mon mec ou ma mère, ce qui va suivre n’est PAS intéressant. ***

Là ami journaliste, tu es dans une situation très délicate. Personne n’a le droit de filmer ces salles, tu le sais parce que ça fait 48h que tu harcèles l’attachée de presse. Par amour du pari et par boutade, tu as lancé au hasard à un type qui avait l’air de travailler ici: « sinon après la conf, on peut monter? »

La magie de la voix de FreFem, la French femme (n’hésitez pas à vous toucher les cheveux en prenant des airs de Monica Vitti, sinon ça ne prend pas) a peut-être opéré… Qui sait ? On ne sait pas comment, on ne sait pourquoi (vu qu’en vrai le coup de la FreFem relève plus de l’autoconviction que d’autre chose): mais il a répondu: »peut-être« . C’est improbable: aucun des médias présents à la conférence de presse ne peut aller filer cette salle. Comme ça ne peut pas être juste parce que tu es sympa, le type a juste du faire une erreur. Mais quand Bambi ouvre la porte de la matrice, le doute n’est plus possible. Clairement ces gens ont surement été drogués ou hypnotisés, et quand ils vont sortir de cet état de demi-conscience ils vont nous virer ou sauter sur la camera à pieds joints en hurlant à la mort. Le sujet sera invendable, on se fera virer, ce sera l’horreur, on va mourir, et mon nom sera cité en exemple comme la pire journaliste de tous les temps.

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Donc ma coworker filmait dans tous les recoins et je racontais ma vie à Bambi pour la distraire, et lui faire oublier qu’elle avait ouvert les portes de cet endroit si confidentiel. Tout le monde avait l’air super concentré (heureusement). Entre les rangées d’ordinateurs et de polos Red Cross, et OEM: deux très grands et très vieux juifs orthodoxes. « Ils sont partout ! », se dit notre reporter. En fait, ce sont les principaux partenaires communautaires de la gestion municipale de crise.

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Après ça, il y avait vraiment beaucoup de vent. On roulait jusqu’à la caserne des gardes nationaux, et les panneaux de directions de la voie rapide se balançaient d’avant en arrière, au dessus de nos têtes. Ma coworker parlait de ses éxpériences d’aquaplaning au Kenya. C’était le top.

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La caserne tenait de l’aumônerie négligée avec ces autocollants oubliés sur le recoin d’un plainte, des tableaux en ardoise, et cette odeur de minestrone et de naphtaline. Il y avait un coté Inglourious Basterds. On est vite arrivé dans le hangar. C’était gigantesque et il y avait 10 mètres sous plafond, on aurait dit l’entrepôt d’un zeppelin. Du toit se déroulaient de larges drapeaux américains. Sur les cotés plus d’une centaine de véhicules qu’on ne voit que dans Tintin étaient garés avec précision.

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Passé l’émerveillement, et un coup de poire que ma coworker avait eu le génie d’emporter, les militaires nous ont prêté des casques et on est parties en mission dans des jeeps.

 J’aime autant vous dire qu’en termes d’excitation, on atteignait celui d’un enfant de 5 ans un matin de noël.

Nous sommes arrivés près d’Howard Beach, là c’était plus du vent: c’était les dieux nous sont tombés sur la tête. Il y avait de l’eau partout. Partout, partout, partout. Du coup les seuls trucs auxquels j’arrivais à penser c’était Colchiques dans les prés (vent), « Que d’eau! Que d’eau » (eau), et GI Joe.

Et de ce moment jusqu’à mardi soir on était « embedded » avec l’armée et ça a été comme un long tunnel. Il y avait deux citrouilles qui restaient imperturbables, et absurdes, sur un bout de macadam. Et nous, on était emportée dans le tourbillon d’ordres des pompiers ou des gardes nationaux. On les suivait comme des enfants perdus, et on était le réceptacle de leur mission –qui semblait divine à leurs yeux. En pleine nuit, une tempête prend des proportions héroïques. Du carrefour où nous étions stationnées on voyait les uniformes camouflages discuter avec des hommes en rouge ou en bleu marine comme une équipe avant un match de football américain. On ne voyait pas grand chose en fait parce que les sirènes rotatives des camions et les bandes réfléchissantes nous abrutissaient.

Puis on est monté dans un camion bâché. Deux types en polaire Abercrombie qu’on a ensuite identifiés comme étant des policiers nous regardaient en chien de faïence. Ce qui nous changeait du regard amusé des gardes nationaux qui affichent un sourire goguenard à chaque fois qu’ils croisent ces deux journalistes françaises sans Gortex et sur lesquelles leur casque national ne fait pas très sérieux (je ne peux pas les blâmer, ils ont totalement raison).

Le camion s’est transformé en bateau. Le pompier fumait des cigarettes qui sentaient la Gauloise. Il portait des bretelles rouges, et serrait dans ses mains sales un bout de papiers avec les adresses des gens qui avaient appelé pour être secourus. Deux hommes blonds portaient des sortes de Babygros rouge vif, comme des combinaisons de plongée mais qui leur conféraient une allure totalement clownesque. Ils sautaient du camion dans l’eau qui leur arrivait parfois jusqu’à la taille. Et ils revenaient avec des grappes de gens effrayés. Les premiers c’était une mère genre MILF et son fils, genre Zac Efron, et leur trois ou quatre chiens (il y avait peut-être un chat dans le lot). Ensuite trois obèses sont montés. Madame obèse n’en menait pas large. Elle venait d’enlever des bigoudis sur ses cheveux cuivrés. Je le sais parce sue je m’y connais très bien en mini vague. Monsieur obèse ne devait pas en mener large non plus, mais il voulait faire son malin, donc il parlait très fort et il était très très énervé. Il avait un cigare mouillé dans la main et une sorte de lampe à pétrole qui a éclairé le camion jusqu’alors dans la pénombre. D’un coup les gens ont perdu leur masque inquiet et émacié. Ils étaient seulement concentrés. Il a demandé au pompier d’aller voir sa voiture à deux rues. Le pompier à la cigarette a répondu qu’il avait des bébés à aller chercher. Monsieur obèse a ronchonné. Mademoiselle obèse, une vingtaine d’années, un bas de pyjama en pilou et des bottes à imprimé burberry (je crois) textait frénétiquement et donnait des nouvelles de la famille obèse à sa mère qui couinait un peu.

Puis il y en a eu plein d’autres. Et le safari aquatique est rentré au carrefour où les lumières des ambulances et des camions de pompier éclairaient comme une guirlande de noël des rues sinistres. Il y avait aussi une banque à ce carrefour, et dans la vitrine une lumière blanche qui a flashé toute la nuit comme si une alarme s’était mise en route. Avec les sirènes on aurait dit le set d’un clip d’Amanda Lear.

Les rescapés devaient prendre des bus pour aller dans des hôtels. Il y avait un couple qui répétait d’un air hagard qu’ils habitaient en zone B et que donc, ils ne comprenaient pas ce qui leur était arrivé. Une famille avec des femmes voilées était assise au fond du bus et un jeune père faisait risette à son bébé. Je crois que ce bébé avait fait une crise d’asthme et que la famille avait été évacuée parmi les premières. Ils avaient l’air soulagé et serein en tous cas. Et puis il y avait monsieur obèse. Qui n’était toujours pas content. Il meuglait dans son téléphone: « Non mais vient me chercher, nous laisse pas là, tu ne peux pas me faire ça. Mike: viens me chercher. Viens me chercher! Après tout ce que j’ai fait pour toi! Non mais je m’en fous de l’ouragan: viens me chercher! Mike! Tu vas m’entendre si tu ne viens pas nous chercher. Je peux pas rester là. Tu viens !« . Je pense que Mike, ou quel que soit son nom, a fini par céder puisque la famille obèse est sortie du bus.

Nous en revanche on est resté dans le bus parce qu’on grelotait. Les trois policiers qui conduisaient des bus s’appelaient quant à eux bel et bien Mike. Le premier Mike portait un cirée jaune, et était lugubre. Il a répété plusieurs fois que c’était l’enfer « out there », et qu’on allait retrouver des gens morts là bas, dans l’enfer. Le deuxième Mike nous a mis le chauffage à fond pour qu’on de réchauffent les pieds et a gentiment rigolé à toutes nos blagues. Le troisième Mike s’inquiétait pour sa maison à Long Island et nous a donné des bananes en nous souhaitant bonne chance.

A un moment on ne savait plus quoi filmer. Tout le monde était ahuri (je me répète ?). Le Caporal Lenehan nous a prises sous son aile. Il nous a emmenées (en jeep, ouais !) dans une station service et nous a acheté des croissants industriels qu’un Pakistanais a micro-ondés. C’était trop bon.

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A partir de là on s’est mise à rechercher le mec qu’on suivait: le Capitaine Perez, qui ressemblait un peu à Uncle Ben en jeune. Le capitaine Perez était fatigué. On a erré de jeep en jeep. On a rencontré Rodriguez et Soto, respectivement 24 et 21 ans. Ils nous ont raconté quinze fois qu’ils avaient sorti un vieillard de sa maison, et que ce vieillard était resté 45 minutes sous l’eau dans sa cave en respirant par un tube, qu’il délirait quand ils l’ont trouvé parce qu’il s’était ouvert la tête et qu’il avait du « brain juice » qui sortait de son crâne. Effectivement les sièges de la jeep étaient recouverts de sang. Ils faisaient les fiers à bras mais ils avaient l’air d’avoir été impressionnés. Capitaine Perez était plus fatigué que jamais et on a donc rencontré Capitaine Woods qui ressemblait à un prof de maths, carré et sérieux, mais sympa.

Soto et Rodriguez buvaient des énergisants mexicains en nous expliquant la magie du MRE: meal ready to eat. Ce sachet contient un repas à 25 000 calories et surtout un sac plastique magique qui te permet avec un tout petit peu d’eau de réchauffer ce que tu manges. Vu qu’on était beyond fatigue, on a trouvé que c’était dément et on les a filmés. N’importe quoi

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Ensuite on a conduit jusqu’aux Rockaways pour faire le plein. C’était parfois lunaire, parfois bordélique. On voyait la fumée partir de Breezy Point –et je ne veux pas faire mon Hemingway, mais it smelled like chaos. Comme un film d’archives de la guerre des Balkans : des maisons en papier mâché à moitié écrasées, et des gens sur le bord de la route, hébétés. Toutes ces petites chaumières de plage avaient été déracinées et il y avait des bateaux sur la route. On  n’a pas pu faire le plein parce qu’on a du accompagner un convoi qui évacuait deux vétérans de 70 ans. Lenehan n’arrêtait pas de nous dire: « Vous vous rendez compte! Ils se sont tenus par la main toute la nuit! Sur leur lit qui flottait! Deux vétérans! ». Je ne comprenais pas pourquoi ce petit bonhomme était si excité. Je regardais par la fenêtre et j’en croyais pas mes yeux: plein de gens partout devant ce qui ressemblait à une décharge géante. Et je me suis endormie.

Après il s’est passé un certain nombre de choses sans trop d’intérêt. Tous les humains me semblaient soit épiques, soit complètement légumes.

On a fini par partir. A la caserne on a retrouvé le grand chef, que tout le monde appelle Kornell et qui m’avait dit 30 heures avant: « Vous savez, moi depuis l’Afghanistan, j’ai l’habitude des journalistes » avant de décocher un sourire émail diamant. Comme si des yeux bleu ciel de poupon en celluloïde ne suffisaient pas à le rendre sympathique. On a dit au revoir à son homme de main aussi, Migliore, qui était si gêné parce qu’on l’appelait par son prénom, et qui s’était senti obligé de deux choses: nous faire un cours sur les grades et les insignes, et nous faire accompagner d’une recrue francophone; un Burkinabé canonnier (et si !) dans l’armée mais qui voulait faire un Ph.D de micro biologie.

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On était sale. Je regardais ma coworker et je lui trouvais, comme aux militaires, un air épique, comme une héroïne albert-londresque. On a repris un coup de poire avant de se mettre en route.

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