Hier avec le Breton qui n’aimait pas le Chouchen on a été interviewer un dj ultra méga branché. Il avait la peau sur les os, un bonnet fluo et une chemise à motif sud-américain ironique. Donc à partir de ça j’en déduis qu’on avait à faire à la crème de la crème de la Hype.
Ses références américaines ne dépassaient pas 81, c’est un bon indice aussi. En revanche il était plutôt sympa donc j’aurais tendance à penser que ça lui enlève des points de coolitude. Son set ne m’a pas bouleversé, mais bon ma connaissance de l’électro se limite à hocher la tête d’un air entendu quand quelqu’un autour de moi dit « Tiger Sushi », donc je dois avoir raté l’essence du truc. Ce qui est sûr, c’est que tout le monde autour de moi était totalement drogué. En fait la dernière fois que j’ai vu autant de gens drogués c’était à une free party près de Tel Aviv.
Le tourneur dudit DJ nous parlait beaucoup. Il avait 25 ans mais en paraissait sérieusement 40. Des poches sous les yeux pire que Philippe Séguin. Les gestes saccadés et les anecdotes rocambolesques du cocaïnomane, Il était assis, les traits tirés, et regardait parfois dans le vide « comme si la fée clochette allait apparaitre » (sic).
A coté il y avait son pote tout en rondeur qui avait aussi l’air d’avoir 40 ans mais c’est à cause de la calvitie et du ventre de papa. Un americano-iranien juif, business man, gentil et souriant. (j’en déduis qu’il était moins branché que le tourneur- et ils le diront eux mêmes plus tard).
Quand la fête eut finie, qu’ils eurent éteint ce laser vert improbable qui balayait la salle, nous suivîmes nos deux compères dans une after « secrète » (label appliqué à tire larigot à 80% des lieux nocturnes à Williamsburg). C’était évidemment dans un entrepôt désaffecté. A vue de nez on pouvait repérer toutes les caractéristiques du made in Brooklyn: rétroprojecteur vomissant un flot d’images provocantes, absurdes et surexposées, jeunes mecs en jogging à l’air égaré, jeunes mods prenant de la cocaïne sur le dos de leur main, musique épileptique, tampon d’entrée gigantesque et à l’encre noire baveuse dont tu sais toujours qu’elle mettra trois jours à partir. Il y avait une ambiance de fin du monde un peu mainstream, et même si ‘était sympa c’était aussi un peu cliché.