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J’ai héberge cette semaine mon vieux copain Nemo. Je ne peux pas vraiment dire que c’est un ami proche. Plutôt une bonne connaissance de mes années lycée. Nemo a vécu longtemps à Londres et il aime l’art contemporain, les filles, voyager et se ré-inventer dans des fêtes.

Le lien entre Nemo et moi c’est surtout l’Artiste, un très cher ami, mon ancien coloc, le frère de mon ex, et un compositeur de grand talent. L’Artiste s’est entiché d’une muse -ça arrive, au faux airs de Juliette Greco et de Jeanne Moreau -avec qui elle partage son prénom. La muse a été rencontrée via Nemo. La muse est par ailleurs vraiment une chic fille. Vous savez à peu près tout, mais j’ajouterai que ces trois énergumènes travaillent dans des domaines artistiques et sont fantastiques une fois qu’on a dépassé leur ancrage hors de la réalité. J’ai pour ma part une grande tendresse et beaucoup d’estime pour chacun.

Bref, Nemo tenait hier soir sa soirée d’adieu à New York. C’était dans un petit bar de Brooklyn non loin du carré doré de Williamsburg. Il y avait une héritière de Canal +, je la présente un peu par sa filiation car je ne lui ai pas parlée, la poule locale de Nemo, mes colocs qui se sont amourachés de Nemo, un cinéaste et réalisateur prometteur et brouillon, et quelques autres. J’admirai déjà la reproduction de la faune parisienne qui les entoure d’habitude.

Et puis en regardant bien Nemo et l’Artiste, quelque chose m’a frappé. Il était comme un chien et un loup, comme des faux jumeaux. Si proches par leur charisme, leur sens du drame, cette façon de s’habiller comme quelqu’un qui pourrait utiliser des expressions aussi surannées que « le boul’mich« , leur présence solaire, et clownesque parfois. Si différents aussi.

L’Artiste hait vraiment New York, comme Cocteau. Il est effrayé par cette culture gloubiboulga qui manque de nuances, et par la grossièreté de l’Américain moyen. Tel Astérix, il résiste en s’entourant de très jeunes gens fascinés par l’Europe  ou en traduisant ses expressions fétiches littéralement (l’utilisation de « old » pour le sobriquet affectueux « vieux » m’amuse particulièrement, par exemple: « écoute, vieux, ces filles sont encore vertes« , donnera donc « listen, old, these girls are still green« ). En fait son anglais est forcement britannique, Shakespearien (I love thy) ou Churchillien (We shall surrender). Sa précision intellectuelle est admirable. J’ai toujours aimé les hommes qui s’intéressaient aux idées et à la philosophie -rétrospectivement je me rends compte que c’est peut-être pour cette raison que je ne suis plus avec son frère. L’Artiste aime le Lincoln Center , Kiehl’s, et les petites danseuses de la Juilliard.

Nemo a davantage l’allure d’un Marcel Duchamp. Curieux des mœurs outre Atlantique, le fait qu’il se soit trouvé une bonne amie locale si vite en est bien la preuve. J’aime son enthousiasme amusé quand il parle de son expérience à Art Basel. Il est perpétuellement à géométrie variable. Nemo aime aussi le Met, les burgers, Central Park et les jeunes hipsters de Brooklyn. Éruptif, il est plein de surprises.

Malgré leurs différences, ces deux bonhommes se démarquaient par leur éloquence et leur dramaturgie. L’Artiste est monté sur une voiture pour appeler une (autre) poule, sous la pluie, plein d’emphase. Je pouvais sentir ma coloc frémir devant tant de romantisme à la française. Le quart d’heure d’embrassades hyper sensuelles que Nemo et sa donzelle ont performé collés au bar a eu le même effet. Et le discours de l’artiste sur ces aristocrates du nouveau monde chez lesquels il loge gracieusement dans l’Upper East Side, qui pourrissent son âme, et dont la vulgarité n’a pas de limite, c’était la cerise sur le gâteau pour cette native du Bronx. A moins que ce ne soit le coté chic et débraillé de ces deux gravures de mode huilées par la pluie et étincelants de passion?

Bref, vive la France quoi, c’est encore les vieux tours qui marchent le mieux sur nos amis du nouveau monde.

Chien et loup

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Instagram turkey

Pour ceux que ça perturbe, la raclette française était géniale. Mais je dirai quand même que je suis suisse la prochaine fois qu’on me demande.

Aujourd’hui double jour de fête: c’est thanksgiving ET EN PLUS on a eu notre journée: je sais, c’est complètement maboul.

J’ai déjeuné avec des Américains en plein syndrome « Rémi Sans Famille« . Il y avait une dinde de la taille d’un 36 tonnes et des tas de purées multicolores. Et du mac’n’cheese, à savoir le meilleur de la gastronomie américaine. Je voulais prendre une photo mais comme je ne voulais pas faire ressembler la scène encore plus à ça…:

 

On célèbre donc ces sympathiques peaux-rouges qui ont permis aux pèlerins crados de se sustenter. Rendant possible une aliénation plus ou moins dramatique.

La tradition veut que l’assemblée se réunisse en cercle et dise ce pour quoi elle est « thankful » cette année. Évidemment comme c’était bourré d’intellos, un paquet d’entre eux ont remercié -quelqu’un, on ne sait pas trop qui?- pour le cessez-le-feu à Gaza hier. Un sosie de James Franco que je connais bien mais je crois qu’on n’est jamais devenu ami car je trouve que ressembler à James Franco -même s’il n’y est PEUT-ÊTRE pour rien- c’est débile; a été le premier à le dire. On sentait que les autres essayaient de reformuler la même chose et rageaient qu’on leur ait piqué leur idée si PC.

Une américano-israélienne a du vouloir partager ce moment de gêne nationale en remerciant-là encore, on ne sait pas trop qui- pour le déplacement de la récession des Etats-Unis à l’Europe. J’étais la seule Européenne J’ai trouvé ça bien plus stupide qu’offensant mais enfin…

Le reste de l’audience a fait des déclarations plus consensuelles (oui: c’est carrément le mot de la semaine). J’ai envisagé de faire semblant de prendre un appel urgent quand mon tour viendrait mais j’ai préféré dire une blague, et délibérément faire mon accent le plus français possible car je sais que ça bat 1- les ressemblances avec James Franco, 2- le militantisme, 3- l’intérêt pour l’économie mondiale,  sur le tableau de scores des intellos New-Yorkais.

J’ai eu raison puisque James Franco m’a plus tard entretenue longuement de Simone de Beauvoir. Mauvaise pioche puisque je n’aime pas du tout. Il m’a même dit « ça doit être génial d’être français et de pouvoir se dire qu’on vient du même pays que cette figure majeure du patrimoine de l’humanité« . J’ai failli éclater de rire m’a j’ai préféré m’étouffer avec la dinde.

Les arbres d’Harlem sont oranges.  C’est très beau. Mais comme vous avez tous vus un automne à New York, pas la peine que je vous fasse un dessin.

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Boheme

Plus d’un an après en avoir émis le désir, j’ai enfin réussi à aller aux puces de Chelsea. Et c’est une réussite. Trois spots:

– une sorte de grand magasin a plusieurs étages plein de beaux meubles et de joli vinage,

– un parking en plein air. Pseudo cour des miracles, les vendeurs s’y tirent la bourre en plein de langues inconnues. Des classiques 33 tours disco aux photos arty porno soft et qui n’auraient jamais du quitter la villa de la cote ouest où elle ont été prises en 83, jusqu’aux tables couvertes de gros bijoux dorés qui donnent toujours des airs de figurante de Ça, c’est palace!.

Certains marchands rangent leurs billets dans une banane. Un grec en pull jacquard compte des pièces de petite monnaie à toute allure tout en passant ses mains caleuses dans ses cheveux poivre et sel. Plus loin un Africain est assis dans un immense fauteuil recouvert de perles colorées qu’il vend, le port royal.

– dans une sorte de parking couvert plusieurs étals se suivent. Je ne sais pas pourquoi mais il y a beaucoup de boites en fer blanc, souvent publicitaire. C’est super de voir ces boites à churros (ou quoi que ce soit) espingouines et pas seulement des accessoires nazis pour porter les couleurs européennes.

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Ensuite on a réussi dans la même journée à aller chez Good Will (la marque la plus citée dans tout 2 Broke Girls) et Whole Foods (en guerre ouverte avec Trader’s Joe pour conquérir le cœur des chébrans).

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Oeil de pirate

N’ayant rien à dire puisque j’ai honteusement passé la quasi intégralité de ma journée dans mon lit à regarder des vieilles comédies pourries j’ai lu la Critique de la Raison Pure trois fois en faisant de l’aérobic ces 12 dernières heures, voici une photo que j’ai pris dans un CVS ce soir.

Toi aussi, deviens un hipster.

Toi aussi, deviens un hipster.

C’est très drôle (mais si!) parce que dimanche dernier j’étais chez Tom’s avec mon bruder et sa poule, on attendait d’être placés et dans la file, il y avait le sosie de Drew Barrymore en brune avec un perfecto, un tshirt type concert indé d’avant que je sois né (la fameuse tournée de Ringo et Sheila en Géorgie), et des bottes en caoutchouc de bonne facture… Et je vous le donne en mille, un cache oeil de pirate.
Je disais à mes 2 touristes que c’était un fake vu que la dame était clairement identifiable comme hipster. Ils me croyaient pas. 20 minutes après, elle n’avait plus son it-accessoire et elle battait des cils telle la pire des gourgandines devant son mec.

Bam.

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Ma soirée d’Halloween a été à la hauteur de les espérances en termes de trip américain.

Après avoir joué les muckrakers sur une enquête de corruption dans le Bronx (oui, je portais un imper gris et une carte « Press » dans mon chapeau), j’ai réalisé:
– qu’il était 21h,
– que j’avais travaillé pendant les 13 dernières heures,
– que du coup, je n’avais pas de costume,
– que j’etais invitée à 3 fêtes différentes,
– que mon costume ne serait jamais aussi bien que la panoplie de Khadafi d’un type de ma classe.

J’ai donc couru dans le Village pour trouver un truc chez Ricky’s aka la caverne d’Ali Baba du costume. Les rayons étaient par terre et, même si j’ai failli m’acheter une perruque de « fille de ferme » (sic) (Fifi Brindacier?); la vision successive des ensembles de sexy robot, sexy infirmière, sexy sorcière, ou encore sexy poulet m’a retenue. Ils m’ont redirigée vers les enseignes voisines. Qui étaient en réalité des sexshops. Où entre des colliers de boules de geisha (si!) et des porte faux seins à réservoir pour-éclabousser-tes-amis-de-lait, j’ai trouvé mon bonheur.

Farmgirl

Farmgirl

Des minettes choisissaient des parures Hello Kitty, Princess Leia, ou juste de policière à jupe ras la conscience mais fort seillantes, avec leurs compagnons. Du meilleur effet.

Une vie plus tard j’ai rejoint la soirée encadrée par une sexy pirate et un banquier freaky. Sur la route tous les hipsters de Brooklyn s’étaient déguises en Mario, et toutes leurs amies en Black Swan.

A la soirée, des chatons (vraiment beaucoup), des Black Swans, et des morts vivants.

La police est arrivée a deux heures. Ils ont emmené un type qui les a mollement insulté. Sa chère et tendre était en larmes devant les gyrophares. Heureusement qu’elle n’était pas déguisée en Black Swan.

Mime est depuis très remontée contre la police. Qui est fasciste. Évidemment.

En attendant la bande de jeunes filles frigorifiées en tutus, ou leurs rivales avec des moustaches de chat géantes, et les ribambelles de hipsters déguisés en hipsters Mario, amassées sur le trottoir… les yeux vitreux et le maquillage coulant… Un grand moment.

(Sinon… pour vous dire la vraie vérité vraie, à chaque fois que j’entends Halloween, je pense à ça:)

Too Many Black Swans

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